Pensées vagabondes… 57. Le zèbre

L’enfant attendait la licorne mais ce soir-là, elle ne vint pas.

Et il vit s’avancer un petit cheval blanc, au pelage orné de nombreuses taches multicolores. Comme il s’avançait, l’enfant vit que les taches étaient des dessins de toutes les fleurs de la terre. Et il se demanda qui était cet animal qui s’approchait de lui.

Devançant la question, le petit cheval lui dit : « Je suis un zèbre.
— Mais les zèbres n’ont-ils pas tous des rayures ?
— Je n’aime pas les robes rayées, je préfère les robes à fleurs. »

Ils regardèrent sur la terre et ils virent un troupeau de zèbres à rayures noires et blanches dans la savane. « C’est ma famille, dit le zèbre à fleurs. J’habitais en paix parmi eux, jusqu’à ce qu’une panthère attaque le troupeau. Elle s’est approchée en rampant parmi les hautes
herbes et a choisi comme proie un de mes cousins qui était malade. Puis elle s’est élancée. C’est à ce moment qu’elle m’a vu, zèbre à fleurs et non à rayures, et elle est morte de rire. J’étais très fier d’avoir vaincu une panthère à moi tout seul, mais le chef de clan était furieux :
« Tu nous couvres de ridicule ! Même les panthères meurent de rire à cause de toi ! »
Je fus chassé du troupeau et j’errais seul dans la savane. La licorne est venue me chercher et m’a amené ici. »

L’enfant regarda le zèbre et remarqua la mélancolie de son regard. Il ne savait pas que les zèbres pouvaient pleurer…
Il caressa son encolure : « Tu sais, moi j’aime bien les zèbres à fleurs. »

Et le zèbre mit sa tête sur l’épaule de l’enfant :
« Ne grandis jamais. Surtout, ne grandis jamais. »

 

Philippe

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