Un peu de luminothérapie ?
La lumière brille dans les ténèbres.
Car les ténèbres ne peuvent pas recevoir de lumière, puis qu’ils ne sont rien. A Paris, à minuit, on ne voit pas la lumière, présente tout autour. Le ciel, pleinement exposé à la lumière, est noir. Le soleil n’a pas cessé de briller : quand la nuit est noire à Paris, le jour éclaire Tahiti du zénith. Autour de Paris, il n’est que la lune pour refléter la lumière…
Car pour percevoir la lumière, pour que la lumière devienne visible, il faut une certaine présence, une surface ou une peau qui lui donne, par réflexion, une couleur particulière. La lumière contient toutes les couleurs, mais toutes ces couleurs ne deviennent visibles et évidentes que si une seule est magnifiée par un « objet éclairé », qui se trouverait là par Hazard (1).
Cet objet, comme nous-même, ne peut refléter que ce qu’il a reçu. Et nous avons reçu tout ce qu’il faut pour réfléchir la lumière, lui donner cette couleur particulière qui n’est que nôtre.
Certains jours, manque de peau, manque de réflexion, manque de présence, manque de surface ou manque de foi y compris en nous-même, il nous semble difficile de renvoyer cette lumière. Notre reflet nous semble tellement tremblant, tellement troublant que nous aurions presque honte d’avoir été éclairés par cette lumière, qui ne n’a pas eu besoin de notre accord pour briller.
Et par Hazard, nous étions là.
D’autres jours, on la reflète sans réfléchir.
Ce qui ne change rien à la lumière, quelle que soit la lumière qui aujourd’hui, éclairera ce jour :
Elle brille !
Philippe
(1) Hazard : Mot impossible à écrire sans majuscule, se méfier des imitations.