Avec une grande nouvelle, car de longues recherches ont enfin permis de découvrir l’origine des jeux d’hiver!
Chaque hiver, les soldats entretiennent leur moral et leur force physique par une compétition sportive très appréciée du public, et communément appelée les jeux du Royaume.
Comme de coutume, le Général fit noter le nom des soldats sélectionnés par chaque chef de milliers pour représenter leur millier dans les épreuves classiques d’adresses, de vitesse et d’agilité (tir à l’arc, port de message à la course, grimpé de murailles, etc.).
Une épreuve appréciée était celle des catapultes. Un soldat devait choisir douze pierres au maximum au pied de la catapulte-départ, ranger soigneusement ces pierres sur un bouclier de bronze, porter le tout sur l’épaule vers la catapulte-arrivée au pied de laquelle il devait poser
le bouclier et son chargement. Bien entendu, la chute d’une pierre était éliminatoire, ce qui nécessitait pour le vainqueur l’intelligence du choix de pierres qui se bloqueront mutuellement, en plus de l’adresse et de la force pour le transport sans incident. A l’arrivée, le bouclier le plus lourd désignait le vainqueur de l’épreuve.
Sur les conseils de l’Ambassadeur de Grèce, où de tels jeux sont également organisés tous les quatre ans au pied d’une montagne sacrée, on ajouta des épreuves de lutte, de lancer de javelots et de lancer de poids. Le Général dut donc prévoir les règles précises qui détermineront avec impartialité les vainqueurs de ces compétitions nouvelles.
La compétition de javelots était un grand classique de l’armée, ce qui facilita le travail du Général : plusieurs lanceurs jettent vers l’athlète en compétition un grand nombre de javelots, que le sportif peut librement esquiver ou arrêter. Le vainqueur est le soldat qui arrête douze javelots dans le temps le plus court, par un usage approprié de son bouclier et de sa cuirasse. Le poids de sable écoulé à travers un sablier durant l’épreuve départageait les concourants.
L’épreuve de lancer du poids, similaire mais en remplaçant les lanceurs de javelots par des catapultes, n’eut pas un grand succès populaire car la faible cadence de tir des catapultes nuisait à la fluidité du spectacle.
Pour l’épreuve de lutte, le Général dut écrire des règles précises afin que les combats se déroulent loyalement. Les athlètes pouvaient défier successivement trois animaux de leur choix, parmi les grands classiques (panthères, lions, buffles, crocodiles ou rhinocéros). Ils devaient ensuite les maîtriser à armes égales. Ainsi, le sportif a le droit de mordre un lion, une panthère ou un crocodile, mais pas un buffle ni un rhinocéros. Il porte une cuirasse légère contre les lions dont la peau est plus dure que celle de l’homme et une cotte de mailles contre les crocodiles. Une armure complète est autorisée contre les rhinocéros, mais son usage semble être un handicap plus qu’une aide. Contre les buffles, le soldat peut s’il le désire porter un casque armé de deux cornes. Une seule corne est autorisée contre les rhinocéros. Contre les lions et les panthères, le soldat peut s’aider d’une paire de gants griffés.
Le combat est gagné si l’animal se soumet en se couchant sur le dos ou en prenant la fuite. Si l’animal ne se soumet pas, il faut le combattre jusqu’à sa mort, c’est pourquoi on ne choisit parmi les adversaires que des bêtes qui se mangent. Le combat est perdu si le sportif sort de l’arène ou sur décision des juges-arbitres en cas de blessure du sportif. Le vainqueur de l’épreuve est celui qui, au poids, a maitrisé le plus d’adversaires en trois combats.
La première année, le vainqueur fut le fils du Général, qui terrassa un buffle pour chacun de ses deux premiers défis. Fatigué car le deuxième buffle était vraiment énorme, il dut se contenter ensuite d’un lion, qu’il soumit évidemment très facilement alors que son principal rival échoua de peu face au rhinocéros qu’il avait dû choisir pour combler son retard au poids.
Bien que ces épreuves de lutte, de lancer de javelot et de lancer de poids aient été ajoutées sur suggestion de l’Ambassadeur de Grèce, jamais aucun soldat grec ne vint se mesurer à ceux du Royaume lors des jeux d’hiver.
Cette absence remarquée à des épreuves faites pour eux n’a jamais été réellement expliquée.
Philippe